Mars 1674…
Caché parmi les hautes herbes qui bordent la rivière Arno, un crapaud visqueux et buboneux comblait la belle de ses croassements rauques et vulgaires. Un filet s’abattit sur le romantique batracien et le précipita dans l’obscurité d’une boîte, anéantissant de la sorte tout dessein amoureux
***
L’obscurité grandissante envahissait insensiblement les rues de Florence qu’une lune encore somnolente peinait à éclairer. Drapée d’une large cape sombre, une silhouette se hâtait. Elle ralentit sa course et s’arrêta sur le seuil d’une somptueuse demeure aux façades enrichies de bossages.
La porte massive ornée de clous, dont le mascaron grimaçant paraissait surveiller l’entrée, s’ouvrit au troisième coup de heurtoir, laissant l’homme s’engouffrer dans l’entrebâillement.
— Il vous attend …
Philippe s’échappa de sa cape humide qu’il abandonna entre les mains d’Ambrosiano et se dirigea aussitôt vers les degrés de marbre blanc qui menaient à l’étage.
Il pénétra dans une chambre tendue de moire cramoisie, dont les courtines de velours assorties tombaient élégamment sur les riches tapis de Flandres, faisant oublier les frimas printaniers qui semblaient s’éterniser. Deux tables de pierres dures présentaient de petites coupes d’agate, de calcédoine, ou de lapis-lazuli, parfois serties d’émaux ou de pierres précieuses, qui égayaient la pièce d’un joyeux chatoiement de couleurs.
Près du cabinet vénitien tout de nacre incrusté, se tenait un homme d’une cinquantaine d’années, absorbé par la lecture d’une lettre, qui leva les yeux en entendant ses pas. Son regard s’éclaira aussitôt d’un sourire bienveillant :
— Je vous sais un gré infini d’avoir accouru sans dilayer … dit-il en lui étreignant les épaules.
— Rien ne me serait plus pénible que d’ajouter par mes manquements aux tourments qui semblent agiter votre esprit. L’on m’a remis votre billet ce tantôt.
— Il est vrai que ces tourments, que vous décelez si justement, ne me laissent guère en repos, et je fus quelques temps à me résoudre devant que de vous envoyer quérir.
— Votre confiance m’honore…
— Il n’est pas un jour que Dieu fait que je ne Lui rende grâce de m’avoir confié votre vie.
Philippe s’agenouilla et baisa tendrement le pan de la robe de chambre du comte de Saint-Louis :
— Vous m’avez choyé comme votre propre enfant… Eussiez-vous été mon père, mon attachement n’eût guère été plus grand, et je n’aurai de cesse, jusqu’à mon dernier soupir, de vous témoigner ma gratitude et mon amour filial. Aussi vous prie-je respectueusement de ne me rien laisser ignorer de ce qui vous touche à cette heure.
Posant une main sur son épaule, le comte murmura dans un souffle:
— Mon fils, mon bien-aimé fils….
Ambrosiano entra à cet instant, qui apportait un plateau chargé de viandes froides, de délicieux fromages et d’un flacon de vin aux reflets de rubis. Il se retirait lorsque le comte le rappela :
— Ambrosiano, demeurez je vous prie et prenez place céans.
Philippe et Ambrosiano se connaissaient depuis toujours. Son aîné de cinq ans, ce dernier avait emporté le petit Philippe alors âgé de dix ans, encore tout ensommeillé hors du palais, cependant que tout le domestique s’agitait dans une confusion extrême autour des maîtres de maison désanimés. Il l’avait d’instinct éloigné de cette demeure, devenue, en cette nuit funeste, le tombeau de ses parents, et l’avait sans hésiter conduit chez le comte Armand de Saint-Louis où il savait trouver des bras accueillants.
Nul ne parvint jamais à découvrir les causes de cette double mort. Des médecins de grand renom purent tout à loisir exercer leur science sur les corps sans vie, rien ne fut décelé qui eût pu expliquer une mort aussi soudaine. Bientôt, tous les serviteurs s’enfuirent, faisant courir d’étranges rumeurs sur le palais.
D’aucun n’aurait su non plus expliquer les événements qui s’y déroulèrent par la suite, tant la crainte était grande de déclencher l’ire des esprits malins que l’on disait s’être invités au logis des maîtres. Tel voyait une lueur le soir derrière la fenêtre de leur chambre, tel autre constatait un désordre inaccoutumé dans l’office, tel autre encore découvrait une figurine de magie noire dans le recoin d’une cave.
Bonjour,
Je lis actuellement votre roman qui est très intéressant et bien renseigné sur l’époque de Louis XIV.
D’ores et déjà je souhaiterais savoir si une suite est envisagée, voire un autre roman de ce même style.
En tout cas, bravo pour l’écriture !
Cordialement
bonsoir, j’ai acheté votre livre « la cour des poisons »,des editions city » je suis entraint de le lire, mais j’ai un petit soucis, je suis au chapitre 14 du livre, malheureusement il manque au livre » la page 319 et 320 « , pourriez-vous m’envoyer par le biais de ma messagerie les pages manquantes, svp merci beaucoup, sinon j’adore votre livre, on est transportée dans versailles que du boheur cordialement mme barbara
Bonsoir Madame
Je suis sincèrement désolée de ce problème d’imprimerie. Le genre de choses que l’on déteste rencontrer !
Je m’emploie sur le champ à vous « dépanner », et reviendrai vers vous ensuite.
Je vous remercie de votre compréhension.
A tout de suite
Christine G.
Voilà, Madame Barbara,
je vous ai fait parvenir les deux pages manquantes sur votre messagerie.
Pour ce soir, ce ne sera qu’un « copier-coller ». Demain, les deux pages seront « scannées » pour vous.
En vous souhaitant une très bonne fin de soirée… à Versailles !
Christine
Bonjour,
J’ai acheté votre ouvrage il y a un moment et je l’ai placé sur une étagère. Je l’ai un peu oublié jusqu’à hier soir. J’ai commencé à lire les premières pages, quel style ! On se croirait vraiment à l’époque de Louis XIV. J’aime beaucoup le roman historique, beaucoup ont cette étiquette sans avoir véritablement adopté le cadre historique et le langage pour une immersion historique totale. Ce n’est absolument pas le cas de votre roman. Chaque mot est pesé et est à sa place. J’ai hâte de terminer La Cour des poisons et de vous relire à nouveau.
Votre message, Laurence, me touche infiniment.
Heureuse que « La Cour des Poisons » vous plaise. Je souhaite humblement qu’il en soit ainsi jusqu’à la dernière ligne.
Je l’ai écrit avec toute la passion dont je puis être capable pour Versailles et le Grand Siècle, et il en est de même pour la suite.
Désormais, je suis portée par ceux, dont vous êtes, qui y sont sensibles.
Bon voyage, Laurence, au pays du Roi-Soleil !
Avec mes plus vifs remerciements pour vos encouragements,
Très cordialement,
Christine
que dire!!!!!
je ne sais pas quel livre lire aprés avoir lu La Cour des Poisons!, je me suis tellement integrée à ce livre qui retranscrit avec une telle énergie l’epoque de Louis XIV , des intrigues facsinantes…… tout y est.
voila bien longtemps que je n’avais pas trouvé un livre qui me fasse oublier mes soucis de tous les jours.
merci , j’ai hate de vous lire a nouveau!!!!
sandrine
Merci Sandrine pour vos encouragements qui me vont droit au coeur.
Je suis heureuse d’avoir pu vous faire voyager dans le temps, partager ma passion.
Versailles est une grande et magnifique histoire d’amour.
Il y a encore tant de choses à raconter, à faire vivre !
J’écris la suite, j’espère ne pas vous faire trop attendre, mais chaque élément, chaque détail
historique ne doit pas être jeté à la légère sur le papier, car je ne veux pas tromper le lecteur.
Et cela prend du temps. Une seule phrase peut parfois m’occuper pendant des jours,
non pas pour sa construction, mais pour l’authenticité de l’information.
Peut-être cela vous donnera-t-il l’envie de vous rendre à Versailles, quand la foule de touristes aura disparu ?
C’est une merveilleuse façon de se ressourcer.
Je vous souhaite d’être heureuse, Sandrine, du fond du coeur.
Christine